Je vous arrête tout de suite avant que vous n’alliez perdre du temps sur internet. Il n’y a pas eu de série limitée Kiwi en 1978. Nous sommes loin encore des versions jean de la 106 ou Roland Garros de la 205. Le surnom de kiwi a été donné par mes enfants, trouvant que la couleur de la Peugeot se rapprochait de ce fruit exotique poilu. Le nom de la couleur de l’époque est acacia. En plus du point commun colorimétrique, on peut dire qu’il est aussi difficile de croiser une Peugeot 304 break sur nos routes qu’un kiwi dans un arbre fruitier en Normandie. Les pouces levés au ciel, accompagnés de clin d’oeil, sont présents sur le bord des routes pour en attester. Comme dirait mon fils : « La kiwi donne la banane! »

Ce modèle fait partie des dernières 304 à être sorti d’usine avant que la 305 ne vienne prendre sa place. Son moteur est souple et répond bien. Il faut cependant faire attention au circuit de refroidissement et de chauffage qui a tendance à s’encrasser rapidement. Mon corps se souvient encore de la position que je lui ai fait prendre durant des heures pour démonter et remonter le radiateur de chauffage. L’intérieur et le tableau de bord sont soignés et les sièges sont confortables, volonté de l’entreprise Sochalienne pour combler le manque de modèle sur le catalogue entre la 204 et la 504. Le compartiment du coffre est garni de bois et de bandes de métal et de caoutchouc.

Les sièges arrières rabattus, la 304 offre une capacité de chargement incroyable pour une voiture qui semble au premier abord assez petite. La galerie est passée du stade provisoire à celui de permanent. Je peux vous assurer qu’à plus de quarante ans, elle n’a rien à envier aux petits utilitaires contemporains. En son temps, les breaks 204 et 304 ont du rendre de bons et loyaux services à des familles mais surtout à des artisans. C’est certainement pour cette raison que ces modèles en bon état se font rares aujourd’hui. Tant qu’il y aura des gens pour me dire : « Vous savez, j’en avais une quand j’étais jeune et patati et patata », et que cela nous donne la banane, moi ça me va!

Le détail : La tête de lion qui protège le trou de la serrure du bouchon du réservoir. Avouez que c’est quand même fin et joli.